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Ivanchuk et l'Ukraine font l'exploit, la France se remet en selle
Vasyl Ivanchuk bat Wesley So et l'Ukraine renverse le géant américain à la ronde 4. Photo : Michal Walusza/FIDE.

Ivanchuk et l'Ukraine font l'exploit, la France se remet en selle

Colin_McGourty
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On dit que les légendes ne meurent jamais. Et ce n'est pas Vasyl Ivanchuk, 55 ans, qui prouvera le contraire. Vainqueur de Wesley So quinze ans après avoir annoncé sa retraite suite à une défaite face au même So, alors âgé de 16 ans, "Chucky" le vétéran a bien fait de revenir sur sa décision ! Mais ce n'était pas la seule surprise de cette quatrième journée des 45èmes Olympiades d'échecs, avec notamment la défaite des ouzbeks, champions en titre, face au Vietnam sur le score de 3-1.

Les sourires revenaient dans le camp français avec une solide victoire 3,5-0,5 face au Bangladesh. Pourtant pétri de bonnes intentions, Marc'Andria Maurizzi, était le seul à ne pas trouver le chemin des filets, tandis que les deux Max Maxime Vachier-Lagrave et Maxime Lagarde s'imposaient avec autorité face à des adversaires leur rendant environ 300 points Elo. La très bonne nouvelle du jour ? Sans doute de voir Laurent Fressinet débloquer son compteur de victoires, et avec les noirs s'il vous plaît ! De quoi donner des idées au capitaine Mazé…

Dans l'Olympiade féminine, sept équipes présentent encore un score parfait. La Chine domine le classement avec une troisième victoire 4-0, cette fois contre l'Angleterre. Coup de tonnerre en milieu de classement avec la victoire d'une valeureuse équipe de Mongolie face à l'Espagne (2,5 à 1,5), et surtout la belle série de l'Ouzbékistan, qui terrasse cette fois l'ogre bulgare (2,5 à 1,5).

Quant à l'Inde, au premier échiquier, elle disposait des françaises beaucoup moins facilement que le score final (3,5-0,5) pourrait le laisser paraître. Mitra Hejazipour et Natacha Benmesbah glissaient en zeitnot et devaient s'incliner après avoir obtenu des positions très avantageuses voire gagnantes. Deimanté Daulyte-Cornette connaissait une journée plus compliquée face à Dronavalli, et Sophie Millet sauvait la maison bleue du score vierge grâce à une nulle face à Vaishali.

Des dizaines d'équipes, des centaines de matchs, des milliers d'histoires à raconter… Photo : Mark Livshitz/FIDE.

La ronde 5 débutera ce dimanche 15 septembre à 15h avec un match important pour les bleus face à la Suisse et chez les femmes, un choc entre la France et l'Iran.

Mixte : L'Ukraine et le Vietnam, tombeurs de géants

L'Inde continue son tournoi extraordinaire, tandis que la Chine vient à bout de la toujours redoutable équipe arménienne. En revanche, les autres grands favoris (USA et Ouzbékistan) souffraient et finissaient par s'incliner. Le GMI anglais David Howell, au bout de l'effort, arrachait en 113 coups la victoire qui permettait à son équipe de faire match nul contre la Géorgie.

Résultats complets ici

Impossible de commencer cette exploration des faits du jour par autre chose que le choc de la journée : le match USA - Ukraine. Sur le papier, les yankees partaient larges favoris face aux têtes de série numéro 15. Mais bien que vieillissante, l'équipe d'Ukraine reste redoutable, et serait numéro trois sur la grille de départ en prenant en compte le pic Elo de chacun de ses joueurs. Certes, le temps à passé, mais l'on a vu ce samedi une Ukraine héroïque qui n'était pas sans rappeler les épopées jaunes et bleues de 2004 et 2010...

Bien que sa partie était la dernière à se terminer, le premier homme à obtenir un bon avantage était Anton Korobov, qui prenait le contrôle de la position lorsque Ray Robson poussait son pion d au lieu de roquer au treizième coup. Bien plus tard, l'américain parvenait presque à stabiliser la situation, mais Korobov, avec deux qualités d'avance, se permettait d'en rendre une pour remporter la partie et le match.

Korobov ferme la boutique : les américains ont perdu ! Photo : Michal Walusza/FIDE.

Les américains étaient pourtant portés par un superbe Fabiano Caruana au premier échiquier. Désormais à 3/3, le numéro 2 mondial profitait d'une imprécision de son adversaire Andrei Volokitin pour s'engouffrer dans la brèche et remporter une partie nerveuse.

Tandis que Leinier Dominguez et So ne semblaient pas en difficulté, les favoris paraissaient s'acheminer vers une nouvelle victoire sans forcer leur talent. Mais lorsque Ruslan Ponomariov trouvait la nulle par répétition face à Dominguez, les enjeux augmentaient sur l'autre partie.

La légende des échecs Alexander Beliavsky veille sur une autre légende, Vasyl Ivanchuk. Photo : Maria Emelianova/Chess.com.

Ivanchuk est un joueur émotif. A 40 ans, il avait annoncé sur un coup de tête prendre sa retraite après une défaite face à un très jeune Wesley So. Mais son amour et son talent pour les échecs ne pouvaient pas le tenir éloigné trop longtemps des tournois. 15 ans plus tard, son coéquipier Korobov parle de lui en ces termes magnifiques :

Je ne regarde pas trop sa position, mais je sens son humeur durant la partie. Hier, j'ai senti le désastre arriver. Il respirait de plus en plus fort, il frappait fort sur la pendule... Je me suis dit qu'il était sur le point de gaffer sa dame. Finalement, il n'a gaffé que le fou, mais c'était bien suffisant pour perdre… Aujourd'hui, je l'ai senti 25 ans plus jeune. Après Tc7, c'est comme si une nouvelle vie s'ouvrait devant lui !

De l'ombre à la lumière, après sa terrible gaffe de la veille !

Cette fois, beaucoup plus calme, il profitait parfaitement de l'erreur 44...Te2?

Bien sûr, nous avons eu de la chance. Mais sans chance, on ne gagne jamais, à moins de s'appeler Magnus Carlsen! 

—Anton Korobov

Le final est tout à fait dans le style de "Chucky" :

C'est notre partie du jour et à ce titre, la voici analysée ci-dessous par le GMI Rafael Leitao :

Les vétérans ukrainiens vont-ils pouvoir tenir ce rythme fou ? Anton Korobov, pourtant l'un des benjamins de l'équipe (à 39 ans !) n'y croit pas vraiment :

Non, je vous assure que non ! Vers la huitième ronde, nous allons tous nous écrouler physiquement, le désastre est inéluctable. Parfois, je me sens fort et en pleine forme, puis je me rappelle de la date inscrite sur mon passeport…

Les américains pourront se consoler avec la chute d'une autre nation favorite. L'Ouzbékistan, championne en titre et seule équipe à n'avoir perdu aucun match en 2022, met fin à une série de 22 matchs sans défaite, terrassée par le Vietnam.

Une victoire toute au mérite pour les têtes de série numéro 21. Liem Le n'avait aucune difficulté à annuler contre le numéro 5 mondial Nodirbek Abdusattorov, tandis que Tuan Minh Le sortait une attaque aussi soudaine que fulgurante pour faire chuter le talentueux Javokhir Sindarov (18 ans). Avec quatre secondes à la pendule, ce dernier jouait 30...Ce8?, un coup perdant…

Une équipe a enfin réussi à stopper l'Ouzbékistan, et c'est le Vietnam ! Photo : Michal Walusza/FIDE.

Pour sauver son équipe, Nodirbek Yakubboev se retrouvait donc dans l'obligation de gagner une position très égale, voire moins bonne. Mais ses efforts se soldaient finalement par une défaite. Un coup dur pour l'équipe et son capitaine Vladimir Kramnik, mais un superbe exploit pour le Vietnam.

La bonne nouvelle, lorsque l'on perd un match aux Olympiades, c'est qu'on affronte une équipe beaucoup moins forte à la ronde suivante. Les grands déçus de la ronde 3, Anish Giri et Vincent Keymer, se remettaient en selle avec de belles victoires. Au final, les Pays-Bas battaient la Macédoine 3-1 tandis que l'Allemagne disposait de la Mongolie 3,5 à 0,5. La Norvège de Magnus Carlsen reste en embuscade avec une victoire 3-1 contre la Slovaquie.

Giri, à l'affut de nouveautés norvégiennes ? Photo : Michal Walusza/FIDE.

Pourtant, Johan-Sebastian Christiansen était complètement perdant avant de revenir dans le match et même de gagner face au MI Filip Haring. Hikaru Nakamura analyse dans cette vidéo les parties de Carlsen et d'Ivanchuk :

Avec 7/8, la Norvège est donc juste derrière un groupe de tête composé de huit équipes. Retrouvez ci-dessous le top 10 provisoire. Pour information, le départage OSB est un Sonneborn-Berger spécifique à l'Olympiade. Heureusement, nous n'aurons à priori pas besoin d'expliquer son fonctionnement en détail avant la dernière ronde !

Une question agite déjà toute la presse : "Qui pourra stopper l'Inde ?" L'équipe est sans surprise le véritable rouleau compresseur annoncé, ses hommes ne concédant que deux nulles en seize parties. Lors de cette quatrième ronde, c'est la Serbie qui en faisait les frais avec une défaite 3,5 à 0,5. En 85 coups, Gukesh Dommaraju remportait une troisième victoire de suite face à Alexandr Predke. Pour la première fois, le futur candidat au titre suprême entre dans le top 5 mondial !

Gukesh ne se précipite pas et parvient toujours à ses fins. Photo : Michal Walusza/FIDE.

Le numéro 4 mondial Arjun Erigaisi, pendant ce temps, et l'un des sept joueurs de cette olympiade avec un score individuel de 4/4. Quelle bonne idée, de l'avoir affecté au troisième échiquier de l'équipe ! Il y fait des ravages…

Dans une position qui semblait verrouillée face à Aleksandar Indjic, il parvenait à trouver l'ouverture tactiquement :

Parmi les autres héros à 4/4 de ce début d'Olympiade, on retrouve les espagnols David Anton et Alan Pichot. Les ibères, au sommet du classement, affronterons demain les redoutables chinois.

Avec une nouvelle nulle, Ding Liren continue à saigner des points Elo, mais n'oublions pas que de nombreuses Olympiades se sont gagnées avec un leader ultra-solide... Cette fois, c'est Yu Yangyi qui donnait le point de la victoire aux siens face aux médaillés d'argent 2022 en venant à bout du héros national Gabriel Sargissian.

Yu Yangyi a fait gagner la Chine face à l'Arménie, ses coéquipiers se contentant de la nulle. Photo : Maria Emelianova/Chess.com.

Une autre équipe à 4/4 fait des remous, celle de Turquie, menée par les prodiges Ediz Gurel (15 ans) et Yagiz Kaan Erdogmus (13 ans). Ce dernier est virtuellement de retour au-dessus des 2600 Elo. S'il y reste jusqu'à la fin du tournoi, il deviendra officiellement le plus jeune joueur à franchir cette barre mythique.

Les turcs affronteront la Norvège de Carlsen à la ronde 5.

La dernière partie de la journée à se terminer (et ce n'est pas la première fois !) était celle de ce bon vieux David Howell. Le GMI anglais jouait une partie crucial contre le géorgien Nikolozi Kacharava après la défaite de son équipier Luke McShane contre Baadur Jobava.

Les heures passent, et le désespoir gagne les deux hommes… Photo : Michal Walusza/FIDE.

Howell obtenait de bonnes chances de gain, mais la résistance de son adversaire en zeitnot amenait une finale qui semblait se diriger vers la nulle à cause de la règle des cinquante coups. Pourtant, au lieu d'attendre patiemment, Kacharava poussait lui-même un pion, repoussant le moment fatidique. Bien que la position restait égale, la tension continuait à monter, jusqu'à l'explosion… Le malheureux géorgien craquait et Howell s'offrait la victoire en 113 coups !

La fin des parties ne signifie pas toujours la fin de la journée. Le septuple champion d'Argentine Diego Flores, tiré au sort pour une fouille anti-triche après la victoire 3,5 à 0,5 de son équipe face à la Bolivie, avait une vieille carte SIM de téléphone dans son portefeuille. Suffisant selon les arbitres pour transformer sa victoire du jour en défaite. Mais l'appel de son capitaine Robert Hungaski allait être reçu, ce qui se fête bien sûr avec une bonne boisson fraîche !

Eh oui, dans un évènement aussi énorme que les Olympiades, les petites histoires (et les grandes) ne manquent pas !

Nous approchons déjà de la mi-tournoi, avec des appariements qui nous promettent des combats homériques ce dimanche. Quant à Flores et son équipe, ils affronteront une formation américaine en quête de rédemption !

Appariements Ronde 5 (Top 15)

No. SNo FED Equipe Points : Points Equipe FED SNo
1 2 Inde 8 : 8 Azerbaïdjan 12
2 15 Ukraine 8 : 8 Hongrie 9
3 13 Espagne 8 : 8 Chine 3
4 21 Vietnam 8 : 8 Pologne 11
5 22 Turquie 7 : 7 Norvège 6
6 10 Iran 7 : 7 Canada 50
7 33 Argentine 6 : 6 Etats-Unis 1
8 4 Ouzbékistan 6 : 6 Moldavie 34
9 35 Cuba 6 : 6 Pays-Bas 5
10 36 Monténégro 6 : 6 Allemagne 7
11 8 Angleterre 6 : 6 Australie 37
12 14 France 6 : 6 Suisse 38
13 39 Brésil 6 : 6 Serbie 16
14 17 Arménie 6 : 6 Suède 40
15 18 Roumanie 6 : 6 Kazakhstan 41

Femmes : La Chine intraitable, l'Ouzbékistan et la Mongolie surprennent

Alors que les équipes invaincues se rencontrent, le groupe de tête se rétrécit. Seules huit nations y figurent encore :

Les chinoises sont les seules des 20 premiers matchs à obtenir le 4-0 parfait face à l'Angleterre

Résultats complets ici

19 échiquiers plus bas, la Suède faisait subir le même sort à l'Albanie, tandis que les Philippines disposaient également 4-0 du Salvador. 

Même sans ses meilleures éléments, la machine chinoise est inébranlable. Photo : Mark Livshitz/FIDE.

Au quatrième échiquier, la GMF Lu Miaoyi (14ans) s'imposait en transformant son initiative en finale gagnante, tandis qu'au troisième Ni Shiqun enfermait la dame adverse. Le deuxième échiquier voyait un véritable massacre, la MI Yuxin Song profitant pleinement de l'ouverture ratée de la MI Jovanka Houska.

La GMI Zhu Jiner terminait le travail en beauté au premier échiquier en infiltrant sa dame et sa tour sur la première rangée pour mater. Sans ses quatre meilleures joueuses, la Chine prouve match après match qu'elle reste redoutable. En seize parties, elle n'a cédé qu'une seule nulle, contre l'Italie.

Les américaines s'imposent 3,5 à 0,5 face aux hollandaises et passent troisièmes au classement général. Au troisième échiquier, Irina Krush trouvait le joli coup gagnant 36.Rd5! pour rappeler à son adversaire que même en finale, la sécurité du roi reste un facteur à ne pas négliger !

L'armada américaine. Photo : Mark Livshitz/FIDE.

Alors que la Turquie tenait la nulle contre l'Ukraine, deux surprises agitaient les premières tables. Après avoir battu les locales hongroises la veille, l'Ouzbékistan (tête de série numéro 34) s'offrait la Bulgarie ! Au premier échiquier, la MIF Afruza Khamdamova (2313) convertissait une finale de tours contre la GMI Antoaneta Stefanova (2416), tandis que les trois autres parties se terminaient par la nulle. Khamdamova est à 4/4 et gagne pour l'instant 29,8 points Elo.

Toujours dans le registre des surprises, la Mongolie bat l'Espagne. La CMF Bat-Erdene Mungunzul enfermait la dame de la MI Ana Matnadze, tandis que l'attaque de Batkhuyag Munguntuul dans une partie de fous de couleurs opposés lui permettait de vaincre la MI Marta Garcia. Mais la plus belle partie du match revenant dans l'escarcelle espagnole, Sabrina Vega recréant la célèbre marche du roi chère à Nigel Short. Pas suffisant pour sauver son équipe du naufrage, mais cette partie restera mémorable pour l'ibère.

Les allemandes n'ont que six points après avoir concédé la nulle à l'Argentine. Quant au Vietnam, là encore tout proche de l'exploit, il n'a pas manqué grand chose pour les voir annuler contre l'Arménie. Dans une partie complètement folle au cours de laquelle les deux camps ont successivement été gagnants, la MIF Phuong Hanh Luong se noyait dans une position pourtant gagnante et perdait au temps ! Victoire 3-1 de l'Arménie, qui reste dans le groupe de tête.

Lors de la prochaine ronde, l'Inde affrontera le Kazakhstan mené par la MI Bibisara Assaubayeva (2482). Un match à ne pas rater !

Appariements Ronde 5 (Top 15)

No. SNo FED Equipe : Equipe FED  SNo 
1 10 Kazakhstan : Inde 1
2 14 Hongrie : Estonie 38
3 4 Chine : Arménie 11
4 18 Mongolie : Etats-Unis 7
5 34 Ouzbékistan : Géorgie 2
6 3 Pologne : Turquie 16
7 6 Azerbaïdjan : Ukraine 5
8 8 Allemagne : Suède 33
9 35 Norvège : Espagne 9
10 12 Bulgarie : Lettonie 36
11 13 France : Iran 37
12 39 Pérou : Angleterre 15
13 17 Pays-Bas : Croatie 40
14 19 Serbie : Tchéquie 41
15 42 Monténégro : Vietnam 20

Comment suivre ?

Ne ratez rien de l'action sur nos chaines Chess24Fr YouTube et Twitch. Toutes les parties sont également disponibles sur notre page événement consacrée aux Olympides. 

La retransmission de la Ronde 4 avec aux commentaires les MI Stéphane Bressac et Kévin Terrieux et le GM Fabien Libiszewski.

Les 45èmes Olympiade d'échecs FIDE sont un événement d'équipe massif pour les fédérations nationales qui a lieu tous les deux ans. En 2024, elle se déroule à Budapest, en Hongrie, avec 11 rondes du 11 au 22 septembre. Dans les sections Mixte et Féminine, des équipes de cinq joueurs et joueuses s'affrontent dans un tournoi au système suisse, chaque match se jouant sur quatre échiquiers. La cadence est de 90 minutes avec un ajout de 30 minutes au 40ème coup et incrément de 30 sec par coup pour toute la partie.  

Précédemment :

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Colin McGourty

Colin McGourty led news at Chess24 from its launch until it merged with Chess.com a decade later. An amateur player, he got into chess writing when he set up the website Chess in Translation after previously studying Slavic languages and literature in St. Andrews, Odesa, Oxford, and Krakow.

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